En savoir plus sur les solutions proposées par Neovya pour diminuer l’empreinte carbone de la mobilité des entreprises https://fr.neovya.com/neovya-daily-commute
| Répondre à l'urgence climatique
Le nouveau résumé du rapport du GIEC, le groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, a été approuvé et publié le 4 avril dernier. Il est sans appel sur l’urgence de la situation au regard du réchauffement climatique. D’après le GIEC, les émissions de CO² peuvent encore être réduites de moitié d’ici 2030 mais cela nécessite la mise en place d’actions au plus tard d’ici 2025, autrement dit dès aujourd’hui. Pour le GIEC, les solutions pour réduire les émissions doivent allier technologies propres et baisse de la demande, et cela passe par une transformation des usages et modes de vies. Ces préconisations s’inscrivent bien évidemment dans la logique de limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C conformément à ce qui a été convenu avec l’accord de Paris en 2015.
Adoptée dès 2015, la feuille de route portée par la France est décrite dans la Stratégie Nationale Bas Carbone qui définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050, fixe des objectifs à court-moyen termes (au travers des budgets carbone) et vise à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. La SNBC oriente stratégiquement pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas carbone, circulaire et durable.
Au-delà des orientations sectorielles de la SNBC et de ce nouveau volet du rapport du GIEC, toutes les entreprises sont concernées et la prise de conscience sur l’urgence de l’action climatique est majeure.
| Le BEGES
Mais la comptabilité carbone des organisations n’est pas un exercice récent. Depuis les années 2000, la pratique se diffuse au sein des entreprises, notamment poussée par le contexte réglementaire. L’article 75 de la Loi portant sur l’Engagement National pour l’Environnement du 12 juillet 2010, rend le bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES) obligatoire. Pour les entreprises de plus de 500 salariés, il doit établir le bilan des émissions directes (scope 1) et indirectes liées à la consommation d’électricité, chaleur ou vapeur nécessaires (scope 2). Et depuis janvier 2022, il doit intégrer la prise en compte des émissions indirectes significatives, dont une grande partie du scope 3.
Pour les entreprises de services, le scope 3 c’est à minima 75% des émissions de CO² ! Dans les faits, la comptabilité carbone des organisations se déploie autour de 3 grandes pratiques :
La première selon la norme ISO 14064. Elle a vu le jour en 2006 avec son TR 14069 pour accompagner sa mise en œuvre. Une révision publiée fin 2018 en affine les contours pour la rendre plus pertinente.
La deuxième, développée par l’ADEME, est celle du Bilan Carbone®. Elle existe depuis 2004.
Et enfin la 3ème est celle du GHG Protocol (Green House Gas Protocol) et est disponible depuis 2001. Elle est utilisée par une grande partie des entreprises à l’international.
| Approche monétaire ou physique ?
L’approche « physique » se définit comme l’approche qui intègre le calcul d’émissions de CO² à partir des réalités physiques, par exemple les distances parcourues, kWh consommés ou tonnes transformées. Elle est souvent opposée à l’approche « monétaire » qui estime une quantité de CO² à partir d’une facture ou d’un montant monétaire.
L’approche "physique" s’appuie sur les facteurs d’émissions, coefficients qui permettent de convertir une donnée de l’entreprise (km parcourus, kWh consommés…) en émissions de CO² (généralement tonnes de CO²). Les facteurs d’émissions sont donc un élément clé pour garantir la fiabilité du bilan carbone et donc bien identifier les leviers sur lesquels les entreprises pourront agir pour diminuer leur empreinte carbone. L’ADEME met à disposition plus de 5000 facteurs d’émissions au sein de la base carbone.
L’approche « monétaire » s’appuie sur des ratios monétaires pour convertir une donnée d’activité de l’entreprise (des euros dépensés par exemple pour des frais de déplacement de collaborateurs, des achats de matière première…) en quantité de CO². Même si l’approche peut sembler plus simple, elle comporte une incertitude très importante de par la grande diversité des activités sous-jacentes de l’entreprise. Par ailleurs, basée sur une logique économique, elle intègre un raccourci qui occulte la réalité physique des activités. Tous les postes d’émissions, notamment les émissions indirectes n’apparaissent pas dans les comptes, elles seront donc négligées dans le bilan alors même qu’elles peuvent représenter la majorité des émissions de CO² pour une entreprise donnée. Enfin, la comparaison entre plusieurs années est d’autant plus complexe que les mécanismes de fluctuation monétaires impactent les comptes de l’entreprise.
| L’approche physique, incontournable pour les entreprises de service
Qu’il s’agisse des déplacements domicile-travail, des déplacements de la force commerciale ou des déplacements des personnels techniques et d’intervention nécessaires à la production de l’activité, la mobilité des collaborateurs est pour les entreprises de services techniques (maintenance, nettoyage, intervention, sécurité...) la principale source des émissions de CO². Ces entreprises doivent entre autres gérer l’itinérance quotidienne de leurs collaborateurs pour délivrer leurs services auprès de leurs clients. C’est par exemple le cas des entreprises du secteur du Facility Management dont les personnels sont chargés de l’entretien et de la maintenance technique des bâtiments et de leur équipement. Parmi ces entreprises, certaines sont d’ores et déjà prêtes d’elles-mêmes à planifier intelligemment les activités techniques des personnels itinérants pour réduire les émissions de carbone générées, même s’il faut négocier avec leurs clients des délais dans leurs interventions pour réduire les émissions carbones induites. De même, parmi les entreprises clientes de ces services, certaines intègrent déjà dans leurs marchés des clauses de performance environnementale, qui poussent les entreprises de services à intégrer des objectifs de réduction des gaz à effet de serre dans leur pratique opérationnelle et la production de leur service.
Une étude du SYPEMI (syndicat des professionnels du Facility Management) cite : “Face aux nouveaux enjeux environnementaux et sociétaux auxquels sont confrontés les « entreprises », le Facility Manager est une ressource stratégique pour atteindre leurs engagements RSE. Le Facility Manager développe des solutions pour atteindre les objectifs de plus en plus ambitieux en matière de réduction des consommations énergétiques et plus globalement de diminution de l’empreinte carbone, et sait les mettre en œuvre au travers d’expertises spécifiques et dédiées.”
Les enjeux du secteur sont considérables. Pour autant, il n’est pas simple d’établir un diagnostic objectif du bilan carbone des déplacements et de se projeter dans des scénarios réalistes de diminution de l’empreinte carbone correspondante.
Comme le rappelle l’Association Bilan Carbone (ABC), « l’approche en flux physique est la seule à même d’impulser l’effet de transformation des organisations et la seule à même de mesurer le chemin parcouru (et restant à parcourir) vers le monde bas carbone de 2050. »
L’enjeu est d’avoir une connaissance fine des niveaux d’émissions de chaque collaborateur en fonction de son mode de déplacement pour pouvoir établir un diagnostic fiable à l’échelle de l’entreprise. Ensuite, il s’agit de construire une vision claire de l’offre de mobilité accessible pour pouvoir se projeter dans des scénarios de diminution, construire la stratégie de décarbonation appropriée et agir à l’échelle individuelle de manière pragmatique.
On le voit, l’approche monétaire n’est pas du tout suffisante dans ce contexte. Il est nécessaire de s’insérer dans une approche des données physiques qui est la seule en mesure de proposer une vision consolidée intégrant l’offre de transport et de mobilité disponible et accessible au personnel itinérant, des modèles scientifiquement éprouvés pour calculer les émissions de CO2 des véhicules et des modes de transport, et la réalité géographique d’implantation des sites de l’entreprise et des sites d’intervention. C’est l’intégration de ces 3 dimensions du contexte qui ouvre la voie à une solution de simulation de stratégies de réduction de l’empreinte carbone et de projection dans des scénarios réalisables.
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